vendredi 21 décembre 2007

Des bienfaits de l'échec


Ce qui se passe aujourd'hui au niveau civilisationnel, les problèmes de réchauffement climatique, l'épuisement des ressources fossiles avec perspective de pénurie, la vacuité culturelle et spirituelle de la société, la prééminence d'une consommation de plus en plus effrénée, la perte des valeurs, constituent une très belle opportunité, à saisir sur le plan individuel comme sur le plan collectif.

En effet, cette accumulation de scories finit par provoquer la nausée, le dégoût. Vient le moment où le sens, la finalité de cette société devenue esclave de la l'idéologie de la croissance quantitative** est remise en question. Lorsqu'il apparaît qu'un processus conduit à l'échec, au crash assuré, le bien fondé de ce processus se fissure et finit par s'effondrer. Enlevez la finalité matérialiste de notre mode de vie, laquelle, une fois encore, mène à l'échec de notre civilisation, et vous permettez l'émergence d'une révolution intérieure qui modifie profondément votre système de valeurs et vos comportements.

Le résultat - je suis en train de le vivre - débouche sur une vie plus riche, plus sensée, plus authentique. Nous revenons au sens de la vie, sens qui ne se trouve pas dans la dispersion, dans l'oubli de soi que provoque la consommation échevelée, le stress professionnel, l'usage sans limite de tous les plaisirs étourdissants et superficiels apportés par les faux progrès. Nietsche prônait la philosophie au marteau. Tragiquement, il se trompait quant aux idoles à détruire. Les idoles modernes s'appellent consommation, scientisme, mercantilisme, matérialisme. Tant que l'humanité sera en majorité composée de garnements en bas âge, elle ne pourra malheureusement évoluer que dans la douleur causée par les catastrophe qu'elle programme ! L'époque arrive où de plus en plus de voix s'élèveront pour réclamer que tout cela change. Se prépare un tsunami de revendications ...

**A titre d'illustration, voici le nom de l'înitiative populaire suisse du Parti Radical (droite) rejetée sans contre-projet par le Conseil des Etats le 20 décembre 2007: "Droit de recours des organisations: assez d'obstructionnisme - plus de croissance pour la Suisse". Une initiative du siècle passé promue par des politiciens du siècle passé !