samedi 23 août 2008

L’équation du nénuphar, conte sur l'évolution de l'humanité ...


L’équation du nénuphar illustre bien le phénomène de la croissance dans un milieu fermé. Imaginons un nénuphar planté dans un grand lac qui aurait la propriété héréditaire de produire, chaque jour, un autre nénuphar. Au bout de trente jours, la totalité du lac est couverte et l’espèce meurt étouffée, privée d’espace et de nourriture. Question : Au bout de combien de jours les nénuphars vont-ils couvrir la moitié du lac ? Réponse : non pas 15 jours, comme on pourrait le penser un peu hâtivement, mais bien 29 jours, c’est-à-dire la veille, puisque le double est obtenu chaque jour. Si nous étions l’un de ces nénuphars, à quel moment aurions-nous conscience que l’on s’apprête à manquer d’espace ? Au bout du 24ème jour, 97% de la surface du lac est encore disponible et nous n’imaginons probablement pas la catastrophe qui se prépare et pourtant nous sommes à moins d’une semaine de l’extinction de l’espèce…Et si un nénuphar particulièrement vigilant commençait à s’inquiéter le 27ème jour et lançait un programme de recherche de nouveaux espaces, et que le 29ème jour, trois nouveaux lacs étaient découverts, quadruplant ainsi l’espace disponible ? Et bien, l’espèce disparaîtrait au bout du … 32ème jour !
Texte d'A. Jacquard , L’Equation du nénuphar, Calmann-Lévy, 1998 cité dans N. Ridoux, La Décroissance pour tous, Parangon (2006).

Et une réflexion du même auteur (A. Jacquard) sur la croissance:

« Sur une planète dont les dimensions et les richesses sont finies, tout processus exponentiel ne peut qu’être éphémère. La croissance de la consommation est en réalité l’équivalent d’une drogue ; la première dose crée l’euphorie mais les suivantes mènent inévitablement à la catastrophe. Prétendre résoudre un problème, par exemple le chômage, par la croissance, s’est s’enfoncer délibérément dans une impasse. » (Mon utopie, Stock, 2006).

2 commentaires:

Jigé a dit…

Salut,
Pas mal du tout l'illustration du nénuphar qui recouvre l'étang. Ce que j'en retiens, c'est qu'une toute petite chose peut jouer un rôle imprtant.

(Moi j'utilise celle de la petite balle de neige qui, en dévalant la pente, grossit, grossit, jusqu'à devenir une énorme boule de neige),

Salutations!

Anonyme a dit…

Merci pour cette source que je ne connaissais pas et que je me suis empressé d'utiliser pour enrichir ma réflexion : http://www.retrouversonnord.be/develperso.htm#achat

Je la complète avec cette citation d'un économiste (!), Kenneth Boulding à propos de ce 'bon vieux et désespéré mythe du progrès' :

"Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer
pour toujours dans un monde fini est un fou ou un économiste"

Baudouin Labrique, psychothérapeute, écrivain et critique de science